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Ganaoui Nawel
31 mai 2009

DL: Syntaxe 1 PRÉSENTATION syntaxe, partie de la

DL:

Syntaxe

1

PRÉSENTATION

syntaxe, partie de la grammaire qui traite de l'organisation des éléments de la phrase (de leur place, de leur ordre, éventuellement de leur accord) et met en évidence leur fonction.

L'étude des relations entre ces éléments présuppose une distinction des différents niveaux d'analyse : la relation entre le sujet et le verbe, par exemple, met en rapport des constituants de la proposition ou de la phrase simple ; la relation entre un nom et le nom qui le complète unit des constituants du groupe nominal. La syntaxe, étude des relations entre les mots, se distingue traditionnellement de la morphologie, étude des variations de la forme des mots.

2

RELATIONS ENTRE PROPOSITIONS

Une phrase peut être formée de plusieurs propositions sans qu'aucune d'entre elles ait de fonction au sens grammatical par rapport à une autre : ces propositions sont appelées indépendantes. Elles sont coordonnées (liées par une conjonction de coordination) ou juxtaposées (simplement démarquées par un signe de ponctuation) et s'analysent comme des phrases séparées.

On appelle propositions subordonnées celles qui ont une fonction dans la phrase. Même si, lorsqu'on les isole, elles peuvent être analysées comme des phrases, elles restent des constituants de la phrase ou du groupe nominal desquels elles dépendent.

3

RELATIONS ENTRE LES CONSTITUANTS DE LA PHRASE

On distingue le terme sujet de la phrase (appelé parfois syntagme nominal), le verbe et son entourage (syntagme verbal) et les compléments circonstanciels.

Le terme sujet peut ne pas être exprimé (Mangeons), se limiter à un mot (Il mange) ou être lui-même un groupe composé de plusieurs constituants (groupe nominal ou proposition, par exemple).

Il en est de même pour le verbe, qui peut se trouver seul ou accompagné de compléments entrant dans son entourage immédiat et pour cela appelés compléments essentiels : il s'agit des compléments d'objet (Il mange une pomme) et de certains compléments circonstanciels (Il mange bien). Le statut de l'attribut pose problème, mais il est généralement considéré comme appartenant au syntagme verbal.

Les compléments circonstanciels, quand ils ne sont pas compléments essentiels, sont des constituants de la phrase : ils ne complètent pas le verbe mais portent plutôt sur la relation entre le sujet et le verbe (Il mange une pomme après le repas).

Certains adverbes, comme premièrement, à l'évidence, etc., que l'usage range souvent dans les compléments circonstanciels, portent en vérité sur l'ensemble de la phrase : À l'évidence, il est innocent.

4

CONSTITUANTS DU GROUPE NOMINAL

Un groupe nominal est un groupe de mots construit autour d'un nom-noyau (ou d'un équivalent du nom : infinitif, pronom, proposition substantive). On ne confondra pas le groupe nominal pris dans ce sens large avec le syntagme nominal (ou sujet).

Le groupe nominal peut être soit un constituant de la phrase s'il est sujet ou complément circonstanciel non essentiel, soit un constituant du verbe et de son entourage (du syntagme verbal) s'il est complément essentiel, soit encore un constituant secondaire (un groupe nominal peut, par exemple, être complément d'un nom-noyau au sein d'un groupe nominal : le frère du voisin de Paul).

Le groupe nominal peut se limiter au nom-noyau avec ou sans déterminant, ou connaître différentes expansions : épithète, apposition, complément du nom, proposition subordonnée.

On appelle groupe prépositionnel un groupe introduit par une préposition. Quand le groupe prépositionnel est un complément, on parle de construction indirecte. On notera cependant que la construction indirecte peut aussi être marquée par la morphologie dans le cas des pronoms (dont, y, en, lui).

5

HIÉRARCHISATION DE L'ANALYSE

Dans Il regarde l'homme qui a été blessé par l'accident routier d'hier soir, le syntagme verbal est constitué d'un verbe et d'un seul long complément essentiel (complément d'objet direct). Ce complément se compose d'un nom et de son déterminant suivis d'une proposition subordonnée relative. Cette proposition peut être elle-même analysée comme on le fait pour une phrase simple. Dans cette proposition, le groupe nominal complément d'agent peut être analysé à deux niveaux au moins : l'adjectif épithète routier porte sur l'accident ; le groupe d'hier soir porte sur l'accident routier. Ici, l'épithète et le complément ne peuvent être analysés sur le même plan. La construction peut révéler cette non-équivalence puisqu'on ne peut les coordonner.

C'est cette analyse syntaxique que la grammaire traditionnelle appelle encore parfois analyse logique. Le caractère hiérarchique de cette analyse a fait adopter des schématisations utilisant l'enchâssement ou l'arborescence, le premier mode de schématisation faisant référence à la linguistique fonctionnaliste, le second à la grammaire générative.

morphologie (grammaire)

1

PRÉSENTATION

morphologie (grammaire), partie de la grammaire qui étudie la variation des formes des mots. Le français moderne ne connaît plus la déclinaison, c'est-à-dire des changements de forme permettant d'identifier la fonction du mot (on en trouve néanmoins des traces dans les pronoms personnels et les pronoms relatifs : qui sujet, que complément ou attribut direct, dont complément indirect). Mais certaines catégories de mots peuvent varier en nombre (le nom), en genre et en nombre (l'adjectif qualificatif, les déterminants), en personne (les pronoms personnels, les pronoms et adjectifs possessifs, etc.). C'est le verbe qui a la morphologie la plus riche (il varie en personne, en mode et en temps). Le mot « morphologie » a pris avec la linguistique moderne un autre sens, celui d'étude des morphèmes.

2

DE L'ÉTUDE DES DÉSINENCES À L'ÉTUDE DES MORPHÈMES

La morphologie traditionnelle se limite (pour le français) à la description des variations de désinences. Mais la linguistique moderne a proposé une notion du morphème à la fois plus large et plus rigoureusement définie. Le morphème est défini comme l'unité significative la plus petite.

Le mot soleils, par exemple, peut être décomposé en une unité lexicale appelée morphème lexical (ou lexème) et une unité grammaticale marquant le pluriel, -s, appelée morphème grammatical (ou morphème tout court). Soleil au singulier sera analysé comme une unité lexicale et un morphème zéro marquant le singulier. Un groupe de mots lexicalisé sera analysé comme une seule unité lexicale (pomme(s) de terre). Dans la forme chantera, on distinguera l'unité lexicale chant-, le morphème du futur et du conditionnel -er- et le morphème -a qui marque à la fois le futur par rapport au conditionnel (-a / -ait), la troisième personne et le singulier. Dans a marché l'auxiliaire avoir sera analysé comme un morphème antéposé et disjoint, la désinence comme un morphème postposé et conjoint.

Pour mettre en évidence un morphème, on segmente en jouant avec la commutation : prends s'analyse en trois morphèmes parce qu'il s'oppose par exemple à prend et prenons ; chanteur se segmente en chant-eur parce qu'il s'oppose à chanter et à coiffeur.

3

MORPHÈMES GRAMMATICAUX ET MORPHÈMES LEXICAUX

Les morphèmes lexicaux forment une liste indéfinie que l'évolution de la langue peut enrichir. Les morphèmes grammaticaux forment une liste finie qu'étudie la grammaire.

3.1

Cas des suffixes et des préfixes

Si l'on donnait à « suffixe » le sens très large de morphème grammatical et conjoint, le mot recouvrirait aussi bien les désinences verbales, les marques de genre et de nombre que les suffixes au sens que donne à ce mot la terminologie traditionnelle. Pour éviter l'ambiguïté, on peut préciser en parlant de suffixe et de préfixe dérivationnels pour désigner les éléments permettant de constituer une famille sur la même base lexicale : manger, immangeable, mangeable. Les « suffixes » de désinences verbales ou de marques de genre et de nombre ne permettent pas de former des mots nouveaux.

Le préfixe est antéposé à la base et ne change jamais la catégorie grammaticale du mot : coiffer, décoiffer, recoiffer ; faire, défaire, refaire ; possible, impossible. Le suffixe est postposé et permet des changements de catégorie : coiffer (verbe), coiffure (nom). Certains mots ont à la fois un préfixe et un suffixe (ensoleillement).

Les suffixes et les préfixes permettent la création de nouveaux mots par dérivation (manger > mangeable) ou dérivation régressive (chanter > chant). On notera que ce n'est pas la seule manière de créer les mots : il existe aussi la dérivation impropre (par simple changement de catégorie grammaticale : beau > le beau), la composition (chou, fleur > chou-fleur), l'abréviation (cinéma > ciné), la siglaison (parti communiste > PC). Voir aussi néologie.

3.2

Variation et signification des morphèmes grammaticaux

Plusieurs formes (dé-, dés- ; r-, ré-, re-) sont considérées comme les variantes d'un même préfixe ou d'un même suffixe quand la variation du morphème ne dépend que du contexte morphologique. L'article défini, par exemple, apparaît sous sa forme élidée l' quand le son qui suit est une voyelle ou un h muet (l'espoir, l'haleine). Si ce son est une consonne ou un h aspiré, la variante sera le (le soir, le hérisson).

Par ailleurs, des morphèmes identiques peuvent avoir des significations différentes. Dans la série douceur, buveur, la forme -eur correspond à deux morphèmes homonymes, dont l'un indique une qualité sur une base adjectivale et l'autre signifie qui fait l'action de. La forme -ment permet à la fois de dériver à partir d'une base nominale ou verbale des noms (aveuglement, ensoleillement) et à partir d'une base adjectivale des adverbes (participe passé aveuglé > aveuglément ; adjectif gentil > gentiment).

prédicat

1

PRÉSENTATION

prédicat,  partie de l’énoncé qui exprime ce qui est dit à propos du thème. C’est autour du prédicat, essentiel à l’énoncé et indépendant syntaxiquement, que la phrase s’organise.

Le thème d’une phrase énonciative simple telle que Pierre dort est Pierre. Ce qu’on en dit, le prédicat, c’est qu’il dort. La plupart des phrases, même complexes, peuvent être ainsi décomposées en un syntagme nominal dont la fonction est sujet et un syntagme verbal dont la fonction est prédicat. Ainsi, dans une phrase telle que Le journaliste qui a interviewé la vedette a écrit un long article à son sujet dans le journal d’hier, on a un syntagme nominal sujet (Le journaliste qui a interviewé la vedette) et un syntagme verbal prédicat (a écrit un long article à son sujet dans le journal d’hier).

2

LA PLACE DU

PRÉDICAT

Le plus souvent, le prédicat se place après le thème : on énonce d’abord ce dont on va parler, et seulement ensuite ce que l’on a à en dire. Ainsi la transformation passive permet un changement de thème, tout en gardant le même contenu sémantique : Le facteur apporte le courrier a le même sens que Le courrier est apporté par le facteur, mais dans la première phrase, le thème est le facteur, dans la seconde, c’est le courrier.

La place du prédicat est également soumise à des règles de syntaxe qui peuvent prévaloir sur cette règle de logique. Il existe ainsi de nombreux cas où le prédicat précède le thème notamment dans la phrase interrogative Quand reviendras-tu ?

3

LA NATURE DU

PRÉDICAT

Le prédicat est généralement un syntagme dont le noyau est un verbe (syntagme verbal). Le syntagme peut se réduire au seul verbe (dort) ou au verbe complété par une ou plusieurs expansions (a écrit un long article à son sujet dans le journal d’hier).

Cependant, il existe de nombreux cas dans lesquels la fonction de prédicat n’est pas assurée par un verbe : c’est le cas par exemple de phrases nominales telles que Attention à la marche ou Voici notre nouveau collègue. Dans ce dernier exemple, c’est Voici qui a la fonction prédicative.

sujet (grammaire)

1

PRÉSENTATION

sujet (grammaire), fonction du terme qui sert de support au verbe noyau de la proposition ; l'accord du verbe avec le sujet marque cette relation.

2

NATURE DU SUJET

La fonction peut être remplie par un groupe nominal et par tous les autres termes équivalents au groupe nominal : pronom, infinitif nominal (Souffler n'est pas jouer), proposition relative substantive (Qui perd gagne), proposition conjonctive pure dite complétive (Qu'il soit ici m'étonne).

3

PLACE DU SUJET

Le sujet est le plus souvent placé avant le verbe. L'inversion de cet ordre était fréquent en ancien français ; la tendance de la langue semble être de rechercher systématiquement l'ordre sujet-verbe, comme c'est le cas dans la langue familière actuelle. L'ordre inverse se trouve cependant encore en français moderne dans certaines constructions surtout fréquentes dans la langue littéraire. C'est en particulier le cas de l'interrogation. On notera le trait d'union qui joint alors le verbe et le pronom sujet qui suit, et la lettre euphonique là où la liaison serait sinon impossible : Viendra-t-il ? Dans le cas de l'interrogation, on parle d'inversion simple si le sujet est un pronom personnel ou le pronom indéfini on (Vient-il ?), sinon on parle d'une inversion de reprise : Paul vient-il ?

L'interrogation totale avec ordre inversé est concurrencée dans le langage courant par l'interrogation avec est-ce que… qui permet de conserver l'ordre sujet-verbe et dans le langage relâché par un système de marque unique, intonation ou ponctuation (Il vient ?).

La langue familière évite l'inversion résultant de l'occupation de la place initiale par un adverbe (inversion simple : Ainsi vivait cet homme ; inversion de reprise : Peut-être Paul viendra-t-il), par un verbe (Vint la saison des vendanges), par certains compléments (En tête était le maire). Que permet de rétablir l'ordre sujet-verbe après peut-être et sans doute (Peut-être viendra-t-il. Peut-être qu'il viendra). L'inversion est obligatoire dans la proposition incise, héritée de l'ancienne langue (Venez, dit-il, il est tard) et l'inversion y est toujours une inversion simple (Venez, dit le vieil homme). Dans le style oral relâché, pourtant, des tournures comme qu'il me dit ou il me dit suppriment l'inversion.

4

SUJET ET THÈME

On peut considérer la phrase comme l'application à un thème (ce dont on parle) d'un propos (ce qu'on dit du thème). Dans une phrase comme Cette affaire est oubliée aujourd'hui, le propos est cette affaire et il correspond au sujet. Mais sujet et thème ne sont pas toujours confondus. C'est Il vient qui est le thème dans une phrase comme Il vient demain, si celle-ci répond à la question Quand vient-il ? La mise en relief est une tournure qui permet de souligner le propos : C'est demain qu'il vient.

5

SUJET ET AGENT

Le sujet se confond souvent avec l'agent, c'est-à-dire le responsable de l'action : Il marche. Mais la tournure passive permet de mettre au contraire l'accent sur le « patient » (de le désigner comme thème de la proposition) : l'objet du verbe actif devient le sujet grammatical passif, l'agent n'apparaît plus que comme complément du verbe ou même n'est plus mentionné (Le rideau a été déchiré). En outre, certains verbes n'expriment pas d'action : le sujet grammatical désigne alors le « siège » plus que l'agent : Je souffre, Je suis malade. La tournure pronominale permet un dédoublement de l'agent (Je me secoue) ou sa neutralisation en tant qu'agent (Je me réveille). Enfin, il existe des tournures où le sujet grammatical se réduit à un pur indice de personne (Il pleut, Il faut partir), un complément pouvant exprimer l'agent, complément appelé traditionnellement « sujet logique » : Il pleut des flèches.

Il convient donc de renoncer à une définition de la fonction sujet en termes trop étroits de sens ou de logique et de retenir comme indicateurs l'accord avec le verbe et la possibilité de certaines transformations : mise en relief en encadrant par c'est (ou ce sont) … qui…, interrogation utilisant la forme sujet qui (qui est-ce qui ou qu'est-ce qui).

Voir phrase ; syntaxe.\

verbe

1

PRÉSENTATION

verbe, mot dont la première caractéristique est de se conjuguer et qui varie donc selon le mode et le temps ainsi que, généralement, selon la personne et le nombre. Il peut varier aussi selon la voix et parfois le genre, même si ces variations ne sont traditionnellement pas notées dans les tableaux de conjugaison.

Le verbe peut ainsi servir à l'expression de l'événement, que celui-ci soit considéré comme une simple virtualité ou qu'il soit précisément inscrit dans la temporalité.

2

MORPHOLOGIE DU VERBE

Une forme verbale est composée du radical du verbe et d'une désinence dans les temps simples de la voix active (tu parl-as), d'un auxiliaire conjugué suivi du participe passé du verbe dans les temps composés (tu as parlé) et dans tous les temps à la voix passive (il sera mangé). Les désinences sont des suffixes grammaticaux, qui permettent d'identifier le mode et le temps de la forme verbale, parfois sa personne (pour les modes personnels), voire son genre (pour les participes passées accordés). Le radical du verbe est porteur de sa signification lexicale. Il participe aussi de la conjugaison par les modifications qu'il peut subir : ajout d'un affixe (fin-iss-ons), radical à variation (venons, vienne), radicaux multiples.

Toutes les formes verbales ne sont pas décomposables, notamment celles des verbes très irréguliers (il a dix ans). Certains verbes, comme chanter, ont un radical unique, alors que d'autres ont plusieurs bases de radical (un verbe comme aller possède trois bases : all- [ nous allons ], ir- [ j'irai ], v- [ tu vas ]). Les conjugaisons des verbes comportent un certain nombre d'irrégularités (voir tableaux). Quelques modèles sont défectifs, c'est-à-dire qu'ils ne possèdent pas la totalité des formes possibles (falloir, faillir, clore, éclore, choir, seoir).

2.1

Groupes de verbes

On répartit traditionnellement les verbes en trois groupes, caractérisés par une désinence spécifique à l'infinitif. Le premier groupe (4 000 verbes environ dont la liste n'est pas close) est constitué par des verbes ayant un infinitif en -er (parler, marcher).

Les verbes en -ir ayant un participe présent en -issant (environ 300) forment un deuxième groupe (finir [ finissant ]).

Les verbes en -oir et en -re ainsi que les verbes en -ir à participe présent en -ant forment le troisième groupe (devoir, vendre, croire, naître, courir [ courant ]).

Les verbes du premier groupe suivent pour la plupart le modèle régulier du verbe chanter (voir tableaux). On notera l'apparition d'un -e- dans les verbes en -ger et d'une cédille dans les verbes en -cer lorsque le g ou le c est suivi d'un o ou d'un a (il mangea ; il lança). Un verbe peut connaître deux radicaux : il pèse, nous pesons ; il jette, nous jetons ; il achète, nous achetons.

Les verbes du deuxième groupe se conjuguent régulièrement sur le modèle du verbe finir (voir tableaux).

Le troisième groupe rassemble les conjugaisons les plus irrégulières, caractérisées notamment par les variations des radicaux : tenir, tenons, tiendrai ; savoir, savais, saurai, su (voir tableaux).

2.2

Modes et temps dans la conjugaison

Le système verbal du français comporte plusieurs modes : indicatif, subjonctif, conditionnel, impératif, infinitif, participes passé et présent. Le gérondif est une tournure particulière du participe présent. Le conditionnel est parfois décrit comme un temps de l'indicatif. Voir mode et temps (grammaire).

Les modes comportent plusieurs temps, répartis en formes simples et en formes composées. Les formes des temps composés sont beaucoup plus régulières que les formes simples. Elles sont toutes faites sur le modèle auxiliaire (être ou avoir) conjugué à un temps simple + participe passé du verbe conjugué.

L'indicatif, le conditionnel, le subjonctif et l'impératif sont des modes personnels.

2.2.1

Le mode indicatif

L'indicatif, qui est le seul mode à comporter des temps du présent, du passé et du futur, présente l'action verbale comme actuelle.

Le présent de l'indicatif a pour désinences -e, -es, -e pour le premier groupe, -s, -s, -t pour les verbes du deuxième et du troisième groupe, à l'exception des verbes en -ds, -ds, -d, (verbes à l'infinitif en -dre à l'exception de ceux en -indre et -soudre) ou de ceux en -x, -x, -t (pouvoir) ou -s, -s, -c (vaincre). Les trois personnes du pluriel ont pour désinences -ons, -ez, -ent.

Le présent exprime la coïncidence entre ce que l'on dit et le moment où on le dit (En ce moment, il pleut). Mais il peut exprimer une action qui se répète ou se continue (Il pleut toujours ici ; Il pleut depuis deux jours), une action prochaine (Demain je pars) ou des vérités générales (Les hommes sont mortels).

Le futur est formé d'une base de radical du verbe qui coïncide parfois avec l'infinitif (chant-erai, mais sau-rai) suivi éventuellement d'une voyelle caractéristique du groupe (chant-e-rai, fin-i-rai), d'un -r- caractéristique du futur et du conditionnel, et des désinences -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont. Le futur situe l'action dans l'avenir (Je passerai demain). Ses autres valeurs sont notamment celles du futur dit historique (En 1905, sa vie prendra un tour nouveau).

L'imparfait de l'indicatif a pour désinences -ai-s, -ai-s, -ai-t, -i-ons, -i-ez, -ai-ent. Il permet de décrire une action considérée dans sa durée ou dans son caractère répétitif et non comme un fait ponctuel (Nous passions les vacances d'été à la montagne).

Pour le passé simple, les désinences sont -ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent pour le premier groupe. Pour les autres on trouve -s, -s, -t, ^-mes, ^-tes, -rent précédés d'une voyelle caractéristique : -i- pour les verbes du deuxième groupe, -i- (partir), -i- (faire), -u- (devoir) ou -in- (verbes comme venir) pour ceux du troisième. Le passé simple, qui n'est plus utilisé dans la langue orale contemporaine, exprime une action révolue au moment où l'on parle (Il mourut en 1778).

Les temps composés de l'indicatif, le passé composé, le plus-que-parfait, le passé antérieur et le futur antérieur, sont constitués d'un auxiliaire conjugué au temps simple correspondant, respectivement le présent, l'imparfait, le passé simple et le futur, suivi du participe passé du verbe conjugué (voir tableaux).

2.2.2

Le mode conditionnel

Le conditionnel présente des faits soumis à une condition ou sert de futur dans un contexte passé. Ses désinences se rapprochent à la fois de celles du futur et de celles de l'imparfait. Son présent est formé d'une base de radical qui coïncide parfois avec l'infinitif, suivie éventuellement d'une voyelle, d'un -r- caractéristique du futur et du conditionnel et des désinences -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient. Le conditionnel figure dans la proposition principale des subordonnées de condition (J'irais les voir si j'avais le temps). Le conditionnel passé, dont la formation est régulière comme celle de tous les temps composés, sert à l'expression d'une éventualité qui n'a pas été réalisée (Il serait allé les voir s'il avait eu le temps).

2.2.3

Le mode subjonctif

Le subjonctif est un mode qui présente l'action verbale comme virtuelle. Il figure notamment dans des propositions subordonnées complétives introduites par des verbes exprimant la crainte, le doute, le souhait ou servant à donner un ordre, à exprimer un désir, une volonté ou une éventualité (On craint qu'il ne pleuve ; J'exige que l'on m'obéisse ; Il se pourrait qu'il vienne).

Le présent du subjonctif est formé d'une base de radical (pour les verbes du deuxième groupe du type finir, ce radical est le radical en -ss- du participe présent finissant) et des désinences -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent, à l'exception de aller, être et avoir (voir tableaux).

L'imparfait du subjonctif, qui n'est pas employé hors du registre littéraire, a des désinences en -sse, -sses, ^-t, -ssions, -ssiez, -ssent précédées d'une voyelle caractéristique du verbe : -a- pour le premier groupe, -i- pour le deuxième, -i-, -u- ou -in- pour le troisième (les mêmes que pour le passé simple). L'accent circonflexe est une caractéristique de la troisième personne du singulier. La formation des temps composés, passé et plus-que-parfait, est régulière (voir tableaux).

2.2.4

Le mode impératif

L'impératif est un mode qui sert à l'expression de l'ordre. Ses formes de présent sont identiques à celles du présent de l'indicatif de la deuxième personne du singulier et du pluriel, et de la première personne du pluriel (prends, prenons, prenez) sauf pour les verbes du premier groupe où la deuxième personne du singulier n'a pas de s en général (regarde, regardons, regardez ; va mais vas-y). Font exception être et savoir dont les formes sont proches du subjonctif (sois, soyons, soyez ; sache, sachons, sachez).

2.2.5

Les modes non personnels

L'infinitif et les participes présent et passé sont des modes non personnels. Ce sont des formes nominales du verbe, qui fonctionnent comme un nom (infinitif) ou comme un adjectif (participes). Pour ces trois modes il existe une forme simple (appelée présent pour l'infinitif) et une forme composée (appelée passé pour l'infinitif).

Le participe présent, caractérisé par la désinence -ant, est invariable en genre et en nombre, sauf s'il est utilisé comme adjectif verbal. L'orthographe de l'adjectif verbal peut être différente de celle du participe passé (négligeant, négligent).

Le participe passé a des formes en -é, -i ou -u (une consonne peut s'ajouter dans certains verbes du troisième groupe : mort, mis). Il sert à la formation de tous les temps composés, quel que soit le mode, et a également des emplois en tant qu'adjectif.

2.3

Accord du verbe

Le verbe à un mode personnel s'accorde en nombre et en personne avec le sujet. À la tournure impersonnelle, il est à la troisième personne du singulier comme le sujet grammatical, quel que soit le sujet « réel » : il pleut des cordes. En cas d'inversion, on trouve parfois une absence d'accord : reste(nt) les femmes.

Quand le sujet est le pronom relatif qui, c'est l'antécédent qu'il faut prendre en compte et on peut avoir un accord à la deuxième personne si cet antécédent est en apostrophe (« Insensé, qui crois que je ne suis pas toi », V. Hugo). Des problèmes peuvent se poser pour identifier l'antécédent : un de ceux qui regardaient.

Quand le sujet est complexe, en particulier lorsqu'il contient un mot exprimant le nombre ou la quantité, l'accord peut se faire « par le sens » : peu de gens le connaissent, la plupart sont partis, un vingtaine d'entre eux le croient. L'accord se fait en général avec l'attribut si celui-ci tient la place du sujet : sa seule joie était ses enfants. Avec le pronom neutre ce, l'accord en nombre se fait seulement à la troisième personne : ce sont eux (registre familier : c'est eux) mais c'est toi, c'est nous.

2.3.1

Les sujets multiples

Quand plusieurs sujets sont coordonnés, le verbe est au pluriel (sauf dans les cas du type lui ou son frère viendra), au masculin si un au moins des sujets est masculin (elle et lui sont partis) ; la première personne l'emporte sur la seconde qui l'emporte sur la troisième (Vous et moi savons…).

2.3.2

L'accord du participe passé

L'accord du participe passé se fait selon une règle complexe. Sans auxiliaire ou composé avec l'auxiliaire être, il s'accorde comme un adjectif. Dans certaines locutions, il reste cependant invariable quand il est antéposé : la lettre ci-jointe, ci-joint une lettre.

Par ailleurs, les verbes pronominaux toujours conjugués avec être suivent cependant les règles concernant les verbes conjugués avec avoir. Avec l'auxiliaire avoir, le participe passé ne peut s'accorder qu'avec un complément d'objet direct placé avant lui : ils ont lu, ils ont lu la lettre, voilà la lettre qu'ils ont lue.

Certaines difficultés sont à signaler. Le complément d'objet est un pronom neutre : elle est meilleure que je ne l'aurais cru. Le complément n'est pas un objet direct mais un circonstanciel : les cent francs que cela m'a coûté. Le verbe est impersonnel : la pluie qu'il y a eu. Le participe a pour complément un infinitif lui-même complété : tu as fait tous les efforts que tu as pu ; les airs que j'ai entendu jouer (en revanche : les musiciens que j'ai entendus jouer, car que représentant les musiciens est bien un complément d'objet direct de entendre).

Enfin, pour les verbes pronominaux, l'identification du complément d'objet direct est parfois difficile : ils se sont entraidés (se objet direct), ils se sont lavés (se objet direct), ils se sont lavé les mains, les mains qu'ils se sont lavées (les mains objet direct antéposé ou postposé), ils se sont plu (pas d'objet direct, se objet indirect).

3

CONSTRUCTION DU VERBE

3.1

Transitivité

Les verbes peuvent admettre un complément d'objet ou non. Ainsi, tomber, qui n'est pas suivi d'un complément d'objet, appartient à la catégorie des verbes intransitifs. Manger, même s'il peut être employé de façon absolue, c'est-à-dire sans complément d'objet, admet un sujet et un complément d'objet, c'est-à-dire que sa construction est transitive.

Dans la construction dite transitive indirecte, le complément d'objet du verbe lui est relié par une préposition (accéder à quelque chose, parler de quelque chose). Des verbes comme donner, prendre, emprunter peuvent avoir un sujet, un complément d'objet direct et un complément d'objet second (Il a donné des cadeaux aux enfants). Voir transitivité.

Les verbes traditionnellement appelés verbes d'état (être, demeurer, devenir, paraître, rester, sembler) se construisent avec un attribut, qui peut lui-même appartenir à la classe de l'adjectif ou à celle du nom (Leur maison est grande, Pierre est avocat).

3.2

Construction impersonnelle

Certains verbes peuvent être construits de façon impersonnelle. Le pronom il (Il neige) fonctionne comme une marque morphologique de la construction impersonnelle et non comme un véritable pronom. On distingue ordinairement les verbes toujours impersonnels de ceux qui admettent des constructions impersonnelles. La classe des verbes toujours impersonnels comprend les verbes météorologiques (pleuvoir, neiger, geler, bruiner, etc.), le verbe falloir (Il faut essayer), les locutions verbales il y a, il s'agit de, il est question de, etc., ainsi que les verbes être et faire dans des emplois du type Il est tard, Il se fait tard, Il fait beau. Par ailleurs, un certain nombre de verbes peuvent être construits impersonnellement (Il s'est vendu un grand nombre d'exemplaires de ce livre).

3.3

Voix active et voix passive

Dans l'étude de la morphologie verbale, on distingue traditionnellement la voix active de la voix passive. La voix passive se construit au moyen de l'auxiliaire être conjugué à tous les temps et à tous les modes, et suivi d'un participe passé (Cette émission a déjà été rediffusée). Ce qu'on appelle « transformation passive » (Le comité a pris la décision ± La décision a été prise par le comité) n'est possible que si le verbe de la phrase à l'actif est construit transitivement, c'est-à-dire avec un complément d'objet direct.

3.4

Construction pronominale

La construction dite pronominale est caractérisée par la présence de deux pronoms (Il se regarde), un pronom personnel sujet (je, tu, il, etc.) et un pronom complément (me, te, se, nous, vous, se), avec la fonction de complément d'objet direct ou indirect. Les temps composés des formes pronominales sont construits avec l'auxiliaire être (Ils se sont regardés). S'il existe des verbes essentiellement pronominaux (s'évanouir, se repentir, s'arroger, s'enfuir, s'absenter, etc.), d'autres verbes peuvent être construits pronominalement (Il la rassure ± Il se rassure). On distingue entre pronominaux réfléchis (Il se regarde dans le miroir, il se coiffe), dans lesquels le pronom réfléchi a le même référent que le pronom sujet, pronominaux réciproques (Ils se regardent avec haine, ils se détestent), et constructions pronominales dont le sens équivaut à celui d'une construction passive (Les fraises se vendent bien)

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troncation

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PRÉSENTATION

troncation, procédé de création lexicale consistant à supprimer une ou plusieurs syllabes d’un mot souche plus long. Par exemple, les mots métro, bus, prof sont des troncations obtenues à partir de métropolitain, autobus et professeur.

Il ne faut pas confondre la troncation avec l’abréviation qui est un procédé graphique permettant d’écrire un même mot avec un nombre de lettres restreint : que l’on écrive bd. ou boulevard, on a toujours le même mot et l’on prononcera dans un cas comme dans l’autre [bulvar]. Ainsi le nom professeur donne lieu à l’abréviation : Pr et à une troncation : prof. L’abréviation est souvent suivie d’un point (etc., av.). La troncation, elle, étant un mot à part entière au même titre que les autres mots, n’a pas à être suivie d’un point.

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LES DIFFÉRENTS TYPES DE TRONCATIONS

Le plus souvent, la troncation se fait par suppression des syllabes finales (apocope). Ces syllabes peuvent correspondre à un élément de composition (la suppression de graphe dans stylographe a donné stylo, celle de ptère dans hélicoptère a donné hélico) ou à un suffixe (cap par suppression de able dans capable, appart par celle de ement dans appartement). Mais le plus souvent, la coupure se fait indépendamment de la morphologie : diapo pour diapositive, vélo pour vélocipède, alu pour aluminium, ainsi que beauf pour beau-frère. La troncation peut alors s’accompagner de l’ajout d’un o : prolo (pour prolétaire), frigo (pour frigidaire), gaucho (pour gauchiste) et parfois même d’une consonne (dirlo pour directeur).

Plus rarement, la troncation se fait par suppression des syllabes initiales (aphérèse). On rencontre le cas dans car pour autocar, cétone pour acétone.

On peut enfin noter que certaines troncations subissent à leur tour une troncation. C’est le cas par exemple de cinéma qui est la troncation de cinématographe et dont on supprime la dernière syllabe pour obtenir ciné.

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INTÉGRATION DES TRONCATIONS DANS LE LEXIQUE

Les troncations, très fréquentes dans la langue parlée, appartiennent généralement au registre familier (une manif, un instit, le petit-déj, etc.). Cependant, certaines sont consacrées par l’usage et ne sont plus ressenties comme étant familières. Si quelques-unes s’emploient aux côtés de la forme longue (photo / photographie, kilo / kilogramme, etc.), d’autres se sont plus ou moins totalement substituées au mot souche (stylo / stylographe, métro / métropolitain, etc.).

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